Syndrome de Tourette : les six principaux avantages du cannabis

Un homme surpris avec des lunettes et un autre homme avec le syndrome de Tourette hurle

Le syndrome de Tourette est un trouble neuropsychiatrique héréditaire qui se manifeste chez l’enfant par des tics physiques et vocaux ; des mouvements ou des paroles (souvent socialement inacceptables) saccadés et répétitifs. Le cannabis peut aider à soulager divers symptômes du syndrome de Tourette et à soulager l’anxiété et la fréquence des tics.

La recherche montre que le cannabis a le potentiel de réduire les symptômes du syndrome de Tourette (ST). Environ 200 000 Américains souffrent d’une forme avancée du ST (et un surprenant 10 % est affecté de symptômes plus légers) ; tout traitement potentiel vaut la peine d’être considéré. Voyons les six principales manières dont le cannabis peut être utile.

1. Le cannabis peut diminuer la fréquence des tics  

Le potentiel du cannabis pour limiter la fréquence des tics chez les patients atteints du syndrome de Tourette (ST) a suscité un intérêt considérable, et plusieurs articles ont été publiés à ce sujet.  Lors d’une étude menée par des chercheurs à Hanovre, Allemagne (Müller-Vahl et coll., 1998), on observait que 17 des 64 patients atteints du ST déclaraient utiliser du cannabis, et que 14 d’entre eux constataient une disparition partielle ou totale des tics après la consommation.

Les chercheurs allemands ont ensuite mené plusieurs autres études portant sur le cannabis et la réduction des tics, et toutes ont révélé que la majorité des patients manifestaient un recul important des tics après avoir utilisé du cannabis. Ils ont aussi trouvé que seuls quelques rares patients ont souffert d’effets secondaires. On suppose que le cannabis réduit les tics du ST de la même manière que pour d’autres maladies provoquant la dystonie, comme la maladie de Parkinson.

Les expressions du visage de la femme de différentes humeurs et émotions

On ne sait pas exactement quel est le mécanisme à l’œuvre, mais l’on suppose que cela réside dans le regroupement dense de récepteurs cannabinoïdes dans les ganglions de la base (également appelés noyaux gris centraux) et l’hippocampe. Ces zones du cerveau sont fondamentalement impliquées dans le contrôle du comportement et des mouvements, et sont connues pour présenter des anomalies chez les sujets atteints.

2. Le THC peut soulager les symptômes obsessionnels compulsifs  

Le trouble obsessionnel compulsif est le trouble associé le plus fréquent chez les patients atteints du syndrome de Tourette. Les patients atteints du ST souffrant également d’un TOC manifestent des manies répétitives comme le comptage, le contact physique, et des comportements « autoritaires », et peuvent également être plus agressifs que les personnes souffrant uniquement de TOC.

Une autre étude menée par Müller-Vahl et son équipe étaie la découverte que les patients traités au THC montraient moins de symptômes obsessionnels compulsifs et une réduction des tics.

3. Le cannabis peut augmenter l’efficacité des médicaments conventionnels utilisés pour traiter les symptômes du syndrome de Tourette  

Outre les études portant sur le cannabis comme traitement du ST à part entière, son utilisation en tant que traitement d’appoint combiné à certains traitements conventionnels du ST a suscité beaucoup d’intérêt. Müller-Vahl et coll. observait en 2002 à propos du cas d’une jeune femme de 24 ans que « le THC pourrait être utile pour augmenter la réponse pharmacologique à un neuroleptique atypique tel que l’amisulpride et le risperidone chez les patients atteints du ST », et qu’« aucun effet indésirable grave n’avait été constaté ».

Par ailleurs, une étude bien antérieure publiée dans la revue Life Sciences en 1989 suggérait que les cannabinoïdes et la nicotine pouvaient « améliorer de façon significative » l’efficacité des « neuroleptiques » (antipsychotiques) dans les maladies motrices telles que le ST.

De plus, les deux seuls essais randomisés contrôlés ayant été réalisés sur le cannabis et le ST ont comparé l’utilisation d’un cannabinoïde comme thérapie unique et comme traitement d’appoint par rapport à un placebo. Dans les deux cas, il a été démontré que l’utilisation combinée à un autre traitement donnait les résultats les plus prometteurs. Toutefois, la taille des échantillons était trop réduite pour les deux études, et des recherches complémentaires sont indispensables pour confirmer ces résultats.

Il est intéressant de noter que, dès 1988, on faisait état du cannabis comme étant un traitement efficace chez les  personnes ne réagissant pas du tout au traitement conventionnel du ST.

4. Le cannabis peut alléger les problèmes de sommeil liés au syndrome de Tourette 

Nombreux sont les patients atteints du syndrome de Tourette qui souffrent également de troubles du sommeil. Bien qu’il n’y ait eu aucune étude spécifique quant aux effets des cannabinoïdes sur les troubles du sommeil chez les patients atteints du ST, de nombreux témoignages suggèrent que le cannabis peut avoir un effet positif sur cet aspect de la maladie également.

Une femme souffrant d'insomnie allongée dans un lit en regardant une horloge

Par exemple, le ST est connu pour causer une certaine latence du sommeil (retardement de l’endormissement), alors que le cannabis s’est avéré  soulager et réduire les difficultés à s’endormir pour de nombreuses personnes.

Les malades atteints du ST présentent également une augmentation de la fréquence des tics pendant le sommeil paradoxal, alors que le cannabis peut réduire la durée du sommeil paradoxal, ce qui peut aider les patients à avoir un sommeil plus réparateur. Les personnes atteintes du ST ont également des difficultés à rester endormies toute la nuit, un autre problème d’insomnie que le cannabis peut contribuer à soulager.

5. Le cannabis est un anxiolytique

L’anxiété est un symptôme fréquent chez de nombreux patients atteints du ST.

Les inestimables travaux de recherche de Müller-Vahl et coll. (et les diverses autres équipes de recherche ayant étudié le potentiel du cannabis pour le traitement du ST) ont généralement conclu que l’usage de cannabis n’avait aucun effet positif sur l’anxiété. Une étude a même montré qu’il avait augmenté l’incidence de l’anxiété phobique. Cependant, de nombreux témoignages de personnes atteintes du ST font état d’un soulagement subjectif de l’anxiété.

Il existe même une « pilule de cannabis » commercialisée sous la marque Idrasil™ qui est vendue aux personnes atteintes du ST dans les Etats américains ayant légalisé le cannabis médical. Selon le fabricant, les patients prenant régulièrement de l’Idrasil constataient une réduction des tics et de l’anxiété.

Un homme en costume criant sur le fond jaune

6. Le cannabis pourrait calmer l’agressivité et la rage associées au ST

Les accès d’agressivité et de rage sont également une caractéristique fréquente du ST, particulièrement chez l’enfant (touchant jusqu’à 25 % des enfants atteints du ST), mais également chez une minorité d’adultes non négligeable. Ces emportements se manifestent habituellement par des accès imprévisibles d’agressivité qui sont largement disproportionnés par rapport à la provocation perçue, et peuvent souvent présenter un risque d’automutilation grave ou de blessure pour l’entourage.

Là encore, le potentiel du cannabis pour traiter les symptômes de l’agressivité chez les malades atteints du ST n’a pas fait l’objet d’études formelles. De nombreux témoignages de malades indiquent toutefois que l’utilisation du cannabis pourrait avoir un effet positif sur l’agressivité.

Par ailleurs, de nombreuses personnes souffrant de THDA (trouble d’hyperactivité avec déficit de l’attention, un trouble étroitement lié et souvent associé au ST) font aussi état d’un effet positif sur leur agressivité.

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    Sanjai Sinha

    Dr Sanjai Sinha est membre du corps enseignant du Centre médical Weill Cornell de New York où il reçoit des patients, enseigne aux médecins résidents et aux étudiants en médecine et fait de la recherche en services de santé. Il prend soin d’éduquer ses patients et pratique la médecine fondée sur les preuves. Son grand intérêt pour l’examen médical est nourri de ces passions.
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