Bien préparer la terre dans laquelle vous cultivez le cannabis en plein air influence beaucoup la qualité et la taille de votre récolte éventuelle. Le cannabis a des besoins spécifiques en termes de qualité et de texture du sol ; voici un petit guide qui permet d’optimiser toutes les variables.
En culture de cannabis, la qualité de la terre dépend de son acidité, de sa texture ainsi que des pathogènes ou agents nuisibles qu’elle contient. Faire son propre sol ou en acheter du stérile permet le contrôle total de l’acidité, de la teneur nutritive et de la texture. En revanche, la culture en pleine terre expose les plantes de cannabis à tous les organismes vivants qui vivent dans le sol, ce qui est difficile à reproduire en pot.

Le médium de croissance est fondamental à la culture en tant que telle et influence lourdement la récolte. Une bonne terre peut atténuer d’éventuels problèmes. En théorie, des plantes qui poussent dans un sol riche en nutriments n’ont presque pas besoin de soins. La santé des plantes est fonction de la qualité de la terre ; des récoltes optimales ne sont possibles qu’avec la meilleure terre de culture.
Texture et composition de la terre en culture extérieure
Le cannabis préfère la terre légère et glaiseuse qui se draine bien, mais qui peut aussi retenir un certain niveau d’humidité. Elle se compose de sable, de vase et de glaise dans une proportion de 40:40:20 :
- Le sable est le composant principal de la plupart des sols et se caractérise par des particules granulaires de roches et de minéraux mesurant 0,05 mm à 2 mm de diamètre.
- La vase est plus fine que le sable et se compose de particules mesurant 0,002 mm à 0,05 mm de diamètre.
- La glaise est encore plus fine et ses particules mesurent moins de 0,002 mm de diamètre.

Une méthode de détermination de la composition du sol consiste à secouer la terre dans un bocal rempli d’eau et attendre que les particules se déposent ; pour plus de détails, cliquez ici.
Plus les particules sont petites, plus il est difficile pour l’eau de s’écouler. C’est comparable à une machine à café. Lorsque le café est trop pressé dans le filtre, il est presque impossible pour l’eau de passer à travers. Selon la même logique, les sols sablonneux permettent un drainage rapide, alors que les sols glaiseux sont facilement saturés en eau.
Si vous utilisez de la terre locale naturelle, vous pouvez y ajouter du sable, de la vase ou de la glaise pour améliorer les capacités de drainage ou de rétention du sol, en fonction de vos besoins. Vous pouvez également améliorer le drainage et la stabilité du sol en ajoutant du gravier, qui en termes techniques correspond à des particules rocheuses et minérales mesurant entre 2 mm et 75 mm de diamètre. Vous pouvez retirer les cailloux plus grands pour éviter de bloquer les racines des plantes.
Si le sol est pauvre, vous pouvez l’amender en y ajoutant du terreau commercial de bonne qualité. Vous pouvez aussi ajouter du fumier, du paillis, de la farine de sang ou d’os ou un éventail d’autres additifs conçus pour améliorer les nutriments disponibles. Vous pouvez même faire pousser vos plantes entièrement dans du terreau acheté, dans des sacs ou des pots de façon à éviter tout contact avec le sol environnant.
Équilibrer le pH pour la culture extérieure
Le pH optimal pour le cannabis se situe entre 5,5 et 6,5, c’est-à-dire légèrement acide. Si les sols sont plus acides ou alcalins, différentes carences ou toxicités peuvent survenir. Une trop grande acidité ou alcalinité nuit à la capacité des plantes d’absorber et d’utiliser les nutriments. Des plantes qui manquent de nutriments ou dont l’apport se fait selon un ratio déficient ne se développeront pas de manière optimale, ce qui affectera leur rendement, et donc, votre récolte.
Le pH de la terre peut être ajusté à l’aide d’un régulateur de pH. Il s’agit généralement d’une solution vendue dans toute boutique de jardinage. L’ingrédient le plus souvent utilisé pour abaisser le pH (acidifier le sol) est le soufre. Le soufre réagit avec des bactéries spécialisées trouvées dans le sol pour créer l’acide sulfurique qui acidifie le sol.
Pour augmenter le pH, le sol est amendé en chaux agricole. Cependant, le cultivateur de cannabis n’a pas besoin d’acheter du soufre ou de la chaux. Ces substances sont vendues en solutions dans la plupart des boutiques de jardinage. Voici un guide complet pour ajuster le pH.
Rappelez-vous qu’avant d’ajouter un régulateur de pH, vous devez déterminer le pH de votre sol à l’aide d’un pH-mètre (vendu dans les boutiques de jardinage). N’ajoutez pas de régulateur à votre sol avant d’en connaître le niveau d’acidité.
Stériliser le sol pour la culture extérieure
Stériliser votre sol en l’exposant à la vapeur permet d’éliminer un grand nombre de bactéries, de champignons et d’insectes nuisibles, tout en préservant plusieurs bactéries bénéfiques. Si vous achetez un bon terreau du commerce prévu pour la culture du cannabis, il n’est généralement pas nécessaire de stériliser le sol. Cependant, si vous utilisez la terre locale naturelle, la stérilisation peut se révéler utile. Cette solution peut également contribuer à éliminer les graines de mauvaises herbes indésirables qui sont présentes dans le sol.

Stériliser son sol est complexe et fastidieux, et bien souvent omis. Il existe d’autres façons de contrôler les éléments nuisibles. On peut par exemple introduire des microbes et insectes bénéfiques, ou encore, des composés végétaux biologiques qui les repoussent ou les éliminent sans endommager la plante.
Il existe diverses techniques pour stériliser le sol extérieur. La solarisation en est une et consiste à labourer minutieusement la terre jusqu’à ce qu’elle soit décomposée en morceaux fins, l’arroser et la couvrir d’une bâche en plastique transparente.
La bâche amplifie la chaleur et la lumière du soleil et permet à la terre d’atteindre des températures suffisamment élevées pour éliminer la plupart des micro-organismes indésirables. La terre doit atteindre une température de 46 °C (114°F) pendant quatre à six semaines pour que cette méthode soit pleinement efficace. Il faut l’inspecter et la labourer régulièrement pour garantir des températures suffisantes et constantes.
Si la solarisation du sol n’est pas possible en raison de contraintes météorologiques, vous pouvez stériliser votre sol avec de la vapeur. Les activités agricoles à grande échelle impliquent l’utilisation d’équipements spécialisés coûteux, mais il est possible d’utiliser des appareils ménagers moins chers, par exemple un autocuiseur pour stériliser le sol.
Il existe également des méthodes spécialement conçues pour les activités de culture à petite échelle. Par exemple, la méthode des grilles d’Hoddesdon consiste à étaler la terre labourée sur une grille en acier placée au-dessus d’un récipient peu profond d’eau en ébullition constante, de façon à ce que la vapeur s’en dégage. Lorsque les températures atteignent 82 à 88 °C (180-190°F) partout dans le sol, la stérilisation est terminée.
Culture extérieure : pots, sacs ou trous dans le sol ?
En culture extérieure, plusieurs options sont possibles : cultiver les plantes en pots ou en jardinières, les conserver dans des sacs de culture (il peut s’agir du sac en plastique dans lequel le terreau est vendu ou de sacs spécialement conçus en toile de jute ou en plastique perméable à l’air). Vous pouvez aussi creuser un trou à même la terre et y planter les plantes. La terre peut ensuite être optimisée à l’aide des techniques décrites ci-dessus, ou utilisée telle quelle si les tests montrent qu’elle convient naturellement à la culture du cannabis.
Si vous optez pour une culture en pots ou en sacs, vous avez l’avantage d’utiliser un terreau acheté dans le commerce qui est non seulement optimisé pour la culture du cannabis, mais également pré-stérilisé pour garantir l’absence de microbes nuisibles. L’inconvénient est que le développement de vos plants sera limité par la taille du récipient. Les pots peuvent également nécessiter des transplantations régulières et un arrosage fréquent (ils ne peuvent pas recevoir l’eau des nappes phréatiques, contrairement aux plantes qui poussent dans des sacs perméables ou en pleine terre).

En revanche, planter vos plantules en pleine terre assure une croissance sans contrainte et permet aux racines d’atteindre les nappes phréatiques. Les plantes deviennent ainsi plus grosses et exigent moins d’attention, mais peuvent être davantage exposées aux pathogènes du sol et à la contamination liée, par exemple, aux ruissèlements agricoles.
Choisir la meilleure terre pour le cannabis n’est souvent pas aussi compliqué que ce que prétendent les cultivateurs. C’est d’autant plus vrai pour les débutants qui ne se préoccupent pas outre mesure d’obtenir des quantités précises de cannabinoïdes particuliers. Le cannabis pousse virtuellement partout – dans les sols humides longeant les cours d’eau aux sols rocailleux des montagnes. Un sol bien amendé de texture et de pH adéquats est le meilleur point de départ. Une fois la croissance entamée, vous pouvez amender votre sol ou en ajuster le pH avec un régulateur.
Soyez attentif à la croissance de vos plantes, et ajustez votre terre au besoin. La culture de cannabis s’apprend graduellement avec de la patience, et les meilleures choses s’apprennent à force de pratique !
- Disclaimer:Les lois et règlements régissant la culture du cannabis différent d’un pays à l’autre. Ainsi, Sensi Seeds vous recommande fortement de vérifier les lois et règlements de votre région. Ne contrevenez pas à la loi.
merci pour tous ces renseignement bien utile!