Consommer du cannabis pendant la grossesse et l’accouchement est un sujet controversé chez les scientifiques, les femmes et les défenseurs du cannabis. Nombre de publications scientifiques existent mais les résultats sont contradictoires. Les preuves anecdotiques notent pourtant qu’il soulage les nausées et la douleur de la grossesse et de l’accouchement.
La question de savoir s’il est prudent de consommer du cannabis pendant une grossesse a suscité une grande controverse ces dernières années, alors que les chiffres de la consommation ne cessent de progresser et que l’usage de cette plante bénéfique devient plus acceptable que jamais, tant socialement que médicalement.
Le consensus actuel postule qu’une consommation intensive pendant la grossesse peut entraîner une baisse du poids de naissance et une augmentation possible du risque de pathologies telles que la prééclampsie. Toutefois, la mesure de cette probabilité dépend de la méthode de consommation et de divers autres facteurs.
En dépit de la recherche scientifique qui met en garde des dangers associés à la consommation pendant la grossesse, de nombreuses preuves appuient le contraire. Bien qu’il ne s’agit pas d’une pratique courante, faire l’usage de cannabis pendant l’accouchement améliore l’expérience en diminuant la douleur et offrant une nouvelle perspective.
Une nouvelle étude suggère un lien entre le cannabis et les troubles précoces du développement
L’administration de petites quantités à certains stades de la grossesse peut être sans danger, et le choix d’une autre méthode de consommation que la fumée peut réduire le risque de troubles du développement. Cependant, une étude de 2012 a trouvé que pendant les phases précoces de la grossesse, même une infime variation des niveaux d’endocannabinoïdes pouvait affecter le développement embryonnaire. Les chercheurs ont découvert qu’inhiber ou stimuler la signalisation d’endocannabinoïdes (anandamide) grâce au CB1 chez des souris enceintes altérait le taux de formation et de migration des cellules placentaires (en particulier les trophoblastes) vers la paroi de l’utérus.
Bien que ces résultats n’aient pas été confirmés chez l’humain, la similarité entre la fonction du système endocannabinoïde chez la souris et chez l’humain a amené les chercheurs à conclure que « l’exposition aux produits issus du cannabis peut avoir un effet néfaste sur le développement embryonnaire précoce, que l’on retrouve ensuite au cours de la grossesse ».
En circonstances normales, les trophoblastes prolifèrent dans l’endomètre pour former le placenta, permettant à l’embryon de recevoir les nutriments dont il a besoin pour survivre. La réduction du taux de migration des trophoblastes peut provoquer des irrégularités de l’implantation fœtale, ce qui peut augmenter le risque de fausse-couche et de troubles ultérieurs du développement.
Un dysfonctionnement précoce des trophoblastes a également été identifié dans des fausses-couches tardives (certaines formes), ce qui implique une réduction de l’activité placentaire et de la croissance fœtale avant d’aboutir finalement à la mort fœtale. Toutefois, des recherches complémentaires sont nécessaires avant de tirer des conclusions définitives sur la relation entre les niveaux d’endocannabinoïdes et le dysfonctionnement des trophoblastes.
Utilisation du cannabis en début de grossesse et dysfonctionnement ultérieur du cerveau au cours de la vie
Les chercheurs ont également postulé que, puisque le système endocannabinoïde est si étroitement lié à l’activité neuronale dans le système nerveux central, l’utilisation de cannabis en début de grossesse peut avoir un effet sur le développement initial du cerveau. Le THC peut passer à travers le placenta et la barrière hémato-encéphalique du fœtus et affecter directement le développement fœtal. C’est pourquoi on considère qu’il affecte particulièrement le développement des compétences cognitives. Pareillement, d’autres études ont démontré l’existence d’un lien entre l’utilisation maternelle de cannabis et la probabilité de l’émergence de psychoses à l’adolescence. En particulier, on considère que le THC, qui peut passer la barrière placentaire pour affecter directement le fœtus en développement, influence le développement des capacités cognitives.
Toutefois, une étude de l’université de médecine de Christchurch (Nouvelle-Zélande) a démontré que, bien que l’utilisation de cannabis par la mère soit associée à une baisse détectable du poids de naissance, cette réduction atteint en moyenne 90 grammes (considérée comme négligeable statistiquement), et qu’il n’existe aucun lien avec les fausses-couches ou l’admission des nourrissons pour des soins postnataux spéciaux.
En 1986, une étude examinant les différences entre les races a obtenu des résultats intéressants. Les femmes blanches ayant rapporté une consommation régulière de cannabis pendant la grossesse affichaient un taux significativement plus élevé de risque de faible poids à la naissance ou de « petite taille comparativement à l’âge gestationnel du nouveau-né) ainsi qu’un risque plus élevé d’accouchement prématuré. Cependant, les femmes non blanches n’affichaient aucun risque plus élevé autre que ceux déjà associés à leur ethnicité.
Finalement, une étude faite en 2018 a trouvé que la consommation de cannabis par la mère n’était pas associée à des symptômes psychotiques.
Effet de la culture, de l’ethnicité et du milieu socio-économique
Une étude fréquemment citée, « Effects of Marijuana Use during Pregnancy on Newborn Cry » (effets de l’utilisation de marijuana pendant la grossesse sur les pleurs du nouveau-né) (Dreher et al, 1989), a démontré que les nourrissons de mères jamaïcaines fumant du cannabis avaient des pleurs plus courts, plus dysphoniques (rauques) et de fréquence fondamentale plus haute et variable.
Ces caractéristiques acoustiques sont censées se manifester couramment chez les nourrissons exposés à un risque périnatal, et qui présentent souvent par la suite des troubles du développement. Il est intéressant de noter que cet effet s’est limité aux mères fumant du cannabis ; celles qui ont ingéré du thé au cannabis ont mis au monde une progéniture avec des pleurs conformes à la norme acoustique.
Dreher a entrepris de documenter les effets neurocomportementaux de l’exposition prénatale à la marijuana chez les nouveau-nés (24 nouveau-nés ayant été exposés et 20 ne l’ayant pas été). Les nouveau-nés exposés et non exposés ont été comparés à trois jours et à un mois, la moitié desquels venant de mères ayant consommé du cannabis à différentes fréquences pendant la grossesse. Aucune différence perceptible n’a été mise en évidence au niveau du poids de naissance entre les deux groupes.
Lors de l’évaluation des nourrissons conformément à l’échelle d’évaluation du comportement néonatal de Brazelton (Brazelton Neonatal Behavioral Assessment Scale – NBAS), aucune différence n’a été constatée initialement, mais après 30 jours la progéniture des consommatrices de cannabis (tant par fumée que par ingestion de thé de cannabis) affichait des résultats significativement plus élevés lors de l’évaluation des réflexes et de la stabilité autonome (capacité à réguler le système nerveux autonome). Les enfants de mère consommatrice étaient moins irritables et plus sociables ; les mères elles-mêmes ont fait état d’un apaisement de la fatigue et des nausées pendant la grossesse.
L’acceptation sociale du cannabis peut réduire le risque de problèmes du développement
Toutefois, dans cet échantillon, les mères consommatrices de cannabis étaient souvent plus indépendantes économiquement, et profitaient plus fréquemment des avantages des réseaux sociaux de proches ou élargis. Ce phénomène culturel est bien établi en Jamaïque, où le fait de fumer socialement est perçu comme un moyen de renforcer les relations.
Aussi, les conditions de logement de type communautaire sont relativement courantes parmi les divers groupes spirituels existant dans le pays. En fait, plus la consommation de cannabis est intensive, plus le niveau d’indépendance et d’intégration sociale de la femme est élevé. La richesse de cet environnement peut expliquer en partie le meilleur développement de la descendance des femmes consommatrices de cannabis.
Inversement, aux Etats-Unis, les consommateurs sont associés à un niveau d’étude inférieur, un revenu inférieur, une dépendance accrue à l’aide sociale et un niveau de satisfaction individuelle globalement inférieur.
Les plus fortes consommatrices dans l’étude jamaïcaine consommaient tous les jours, alors que l’étude de Boston documentait une fréquence d’au plus sept fois par semaine et d’au moins une fois par semaine au cours des trois derniers mois, excluant toute consommation quotidienne. Pour évaluer précisément la relation entre les problèmes de grossesse, l’ethnicité et les comportements culturels vis-à-vis du cannabis, d’autres recherches transnationales doivent être menées, en accordant une attention particulière à l’effet de la régularité et de la fréquence de la consommation.
Cannabis durant l’accouchement
Traditionnellement, le cannabis et le chanvre étaient utilisés pour provoquer de manière naturelle le travail ou arrêter les saignements, pour soulager les douleurs ou encore pour stimuler le processus de lactation.
Lors de l’accouchement, le cannabis peut rendre certaines femmes anxieuses et même paranoïaques, alors que chez d’autres, il apporte relaxation, sens de l’humour, curiosité et ouverture.
Dans une entrevue, Ina May Gaskin, une sage-femme américaine qui a été décrite comme « la mère de la sage-femme authentique« . affirme que le sens de l’humour et le rire sont absolument bénéfiques durant l’accouchement. On croit que le cannabis a une grande influence sur les contractions ainsi que sur les hormones, et qu’en plus, il apporte une nouvelle perspective sur la naissance et l’accouchement.
Durant l’accouchement, une grande part du travail est liée à l’instinct et les processus en jeu se situent au-delà de la conscience. Le cannabis peut aider la femme à avoir confiance dans l’acte même de donner naissance et ne pas tenter de tout rationaliser. Mme Gaskin fait aussi référence au fait que durant l’accouchement, la femme doit sentir le moins d’inhibition possible et qu’elle doit être encouragée à se fier à son instinct.
Indices historiques quant à l’usage du cannabis par les sages-femmes
Les références historiques quant à l’usage thérapeutique du cannabis pour traiter une variété de troubles féminins remontent au 7e siècle av. J.-C. Dans son livre Cannabis Treatments in Obstetrics and Gynaecology: A Historical Review, Dr Ethan Russo écrit que des parties de la plante, incluant les fleurs et les graines, étaient utilisées dans l’antiquité pour provoquer les contractions, prévenir les fausses-couches et l’accouchement d’un mort-né et réduire les hémorragies postnatales.
Selon leurs traditions, les Vikings et les Allemands médiévaux utilisaient le cannabis pour soulager les douleurs de l’accouchement.
Au milieu du 19e siècle, les teintures de cannabis étaient un produit populaire au sein des cultures occidentales, et ont commencé à apparaître une foule de prescriptions de remèdes à base de cannabis. Par exemple, quelques gouttes diluées dans de l’eau chaude étaient suffisantes pour calmer les douleurs de l’accouchement, ainsi que pour apaiser l’hystérie et les crampes menstruelles. À cette époque, pratiquement tous les chimistes préparaient leur propre teinture.
Études sur l’usage du cannabis dans la profession de sage-femme
Avec ses collègues, la Dre Melanie Dreher a étudié durant plusieurs années les habitudes de consommation de cannabis des femmes enceintes en Jamaïque. Selon ses résultats, la plante est utilisée traditionnellement pour soulager les nausées et stimuler l’appétit. Certes, la consommation de cannabis n’est pas officiellement encouragée en Jamaïque, bien au contraire, mais en dépit de cela, les Jamaïcaines considèrent que la coutume thérapeutique de consommer du cannabis représente une aide et un remède pour elle et l’enfant qu’elles portent.
La Dre Dreher a quant à elle conclu au terme de son étude sur la consommation de cannabis durant la grossesse qu’il n’existait jusqu’à présent aucune preuve scientifique définitive de nocivité sur les fœtus humains.
Dans leur livre Marijuana : mythes et réalités : une revue des données scientifiques, John P. Morgan et Lynn Zimmer déclarent que la « [m]arijuana n’a pas d’incidence véritable sur le poids et la taille à la naissance, la gestation… ni sur la présence d’anomalies physiques » chez les nouveau-nés. Des études effectuées en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Australie semblent corroborer ces résultats.
Hyperemesis gravidarum (graves nausées et vomissements liés à la grossesse)
L’hyperemesis gravidarum se caractérise par des nausées et des vomissements extrêmes nuit et jour alors que l’estomac est vide, ce qui entraîne une perte de poids. Cette grave condition qui affecte environ 0,3 à 3 % des femmes enceintes peut mener à la mort de la mère et de l’enfant si elle n’est pas traitée.
Des rapports d’études de cas de mères enceintes décrivent comment le cannabis est la drogue la plus efficace – et aussi la seule – qui puisse aider à soulager les symptômes. Il élimine la nausée et les vomissements et stimule l’appétit en plus d’être un digestif. Certains Etats américains autorisent le cannabis médical pour traiter l’hyperemesis gravidarum, ce qui n’est pas le cas en Europe ou dans le reste du monde.
Dre Wei-Ni Lin Curry a souffert de cette condition, et voici comment elle a décrit sa propre situation :
« Deux semaines suivant la conception de ma fille, j’ai commencé à souffrir de nausées et de vomissements intenses, le jour comme la nuit. … Je vomissais de la bile de toutes les couleurs, jusqu’à ce que je commence à vomir du sang. … J’étais tellement désemparée et en détresse que je me suis rendue deux fois à la clinique d’avortement, mais chaque fois, je ne pouvais me résoudre à compléter les procédures. … Finalement, j’ai décidé d’essayer le cannabis médical. … Une ou deux petites bouffées le soir, quelques fois le matin si c’était nécessaire, m’apportaient une journée de bien-être. Je me suis remise à manger, à boire, à fonctionner, j’ai cessé de vomir continuellement et d’expulser du sang par mes deux orifices, j’étais guérie. … Le cannabis a non seulement sauvé ma [vie] menacée par cet épisode d’hyperemesis, mais aussi celle de l’enfant que je portais. »
Le cannabis comparé à d’autres médicaments à base de plantes pour les nausées matinales
Il peut être judicieux d’éviter de consommer du cannabis lorsque l’on souhaite procréer, puisque (pareillement à l’alcool) même de faibles quantités au cours des premiers jours peuvent interrompre la croissance fœtale initiale. Pourtant, de nombreuses femmes choisissent le thé de cannabis comme antiémétique relativement sûr et sans effets secondaires en cas de nausées prolongées.
Aux États-Unis, aucun produit pharmaceutique n’est homologué pour les nausées matinales, ceci en partie à cause de la panique provoquée par le Thalidomide dans les années 1960, et il en existe très peu ailleurs. Selon de nombreux fervents défenseurs, l’herbe de cannabis consommée en infusion est tout simplement un produit de la pharmacopée naturopathique utilisé depuis des siècles dans le monde entier.
Des études sur l’innocuité et l’efficacité des antiémétiques non médicamenteux courants utilisés pendant la grossesse ont été menées. Bien que celles menées sur le gingembre confirment l’existence d’un effet antiémétique supérieur au placébo, elles suggèrent également une nette augmentation des fausses-couches précoces chez les rats.
La menthe poivrée, autre remède contre les nausées largement utilisé, peut également stimuler les saignements. Le ginseng peut avoir des effets emménagogues et abortifs, quoique mitigés. Bien que l’on s’accorde sur l’importance négligeable de ces incidences eu égard à leur rareté, la prudence est de rigueur dans une démarche d’automédication à l’aide de ces remèdes à base de plantes.
Des milliers de femmes ont utilisé ces remèdes depuis des milliers d’années, avec un préjudice sur la santé en général très peu discernable. Comme pour toute médication, il est essentiel de prendre conseil auprès d’un professionnel de santé avant de commencer un traitement. Toutefois, il est probable que le cannabis soit en fait plus sûr que plusieurs de ces remèdes à base de plantes, et également que bon nombre des traitements antinausées actuellement disponibles dans le monde entier.
À mesure que des recherches complémentaires sont entreprises sur les interactions précises entre les cannabinoïdes individuels et la manière dont ils affectent le développement fœtal, ce qui peut être qualifié de consommation « sûre » et « risquée » devient de plus en plus clair. Cela peut dépendre de nombreux facteurs, y compris le type de cannabis consommé et le ratio de cannabinoïdes contenus, la méthode de consommation, et même l’environnement socio-économique et l’origine ethnique de la mère.
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Milles mercis pour cet article qui à le mérite d’être objectif 🙂
moi pour ma part j ai fumer presque toute ma vie . J ai arrêter il y as environ 1 ans car j ai une fille de 17 mois , j ai arrêter car mon maris aussi a arrêter . Bref depuis ca vas pas bien , je boit comme un trou , j me pogne avec mon homme tous les jours et en plus je manque de patience avec ma puce ????? alors je me demande dois je recommencer a fumer ou non ?
bonjour je suis une maman de trois enfants j’ai fumer pour mes trois grossesses il ni a eue aucune complications je fume depuis l’age de 13 ans j’en ai 43
je suis complètement pour, avant, pendant et après l’accouchement, à condition que ce soit en stick d’herbe sans tabac, donc à condition soit de le faire pousser soi-même ou bien d’y avoir accès à un bas prix.
Perso j’ai eu un père alcoolique, à choisir j’aurais préférée un fumeur de joint q’un buveur de vinas… Et l’haleine qui va avec les souvenirs ! PEACE <3