Science Cannabinoïde 101 : Qu’est-ce que le Cannabigérol (CBG) ?

La structure chimique du cannabigerol et une plante de cannabis devant un coucher de soleil

Le cannabigérol (CBG) est un phytocannabinoïde—i.e. qu’on trouve naturellement dans les plantes contrairement à celui qui est sécrété par l’organisme (appelé endocannabinoïde) ou aux cannabinoïdes de synthèse. Le CBG est trouvé en concentration élevée dans les variétés de chanvre et généralement en petite quantité dans les variétés de cannabis à drogue.

Le cannabigérol (CBG) est un des nombreux phytocannabinoïdes trouvés dans les plants de cannabis. Bien que le CBG ne soit pas aussi prévalent dans le cannabis que le THC et le CBD, c’est un produit chimique vital précurseur à ces cannabinoïdes tant appréciés.

Le CBG est plus prévalent dans le chanvre et certains généticiens expérimentent la culture de variétés de chanvre fortes en CBG. Il a lui-même des propriétés médicinales, non psychoactives et il est étudié pour ses caractéristiques médicinales.

Une machine de récolte rouge dans un champ de chanvre

Le CBG & le système endocannabinoïde

En tant que composé non psychoactif, on pense que le CBG agit comme un faible antagoniste du récepteur CB1, un récepteur ligand qui se lie au récepteur et évite que les agonistes comme le THC puissent agir. C’est une qualité qui est observée chez le plus célèbre des cannabinoïdes, le CBD.

En plus de cela, le CBG a démontré sa capacité à exercer un effet sur le récepteur 5-HT1A, qui aide à réguler la libération de sérotonine. Le cannabigérol bloque modérément le récepteur 5-HT1A, affectant donc les signaux de la sérotonine dans le système nerveux central. On dit également que le CBG affecte le récepteur adrénergique, contrôlant ainsi la sécrétion d’adrénaline et de noradrénaline dans le système nerveux central. L’adrénaline et la noradrénaline sont les neurotransmetteurs fondamentaux du système nerveux sympathique (SNS).

Des preuves suggèrent que le CBG exerce une influence sur le récepteur CB2 mais nous ne savons pas exactement si cet effet est de nature agoniste ou antagoniste.

Propriétés chimiques de la molécule de CBG

Comme tous les cannabinoïdes, le CBG est un lipide hydrophobe constitué d’une chaîne de 21 atomes de carbone et d’un anneau d’hydrocarbure aromatique. La formule chimique du CBG est C21H32O2; celle du THC est C21H30O2, tout comme celle du CBC (cannabichromène) et du CBD. Le CBC et le CBD sont des isomères du THC, c’est à dire qu’ils partagent la même formule moléculaire mais ont des structures différentes.

La structure chimique du cannabigerol
Precision Plant Molecules

Le CBG est étroitement apparenté à plusieurs autres cannabinoïdes, comme l’acide cannabigérolique (C22H31O4), aussi connu sous le nom CBGA, qui est un précurseur important du THC. Le CBG se décompose lui-même en CBD et CBC et il est aussi possible pour le CBG de se décomposer directement en THC, via les actions de l’enzyme acide synthase unique à chaque cannabinoïde (i.e. THC- CBD- et CBC-acide synthase). Ce processus est relativement nouveau pour la communauté scientifique, étant donné qu’on pensait auparavant que le THC était le produit final de la dégradation du CBD.

Le groupe de cannabinoïdes CBG

Le groupe cannabinoïde de type cannabigérol contient sept molécules apparentées, dont le CBG lui-même. Tout comme le CBG et le CBGA, le groupe CBG contient de la cannabigérovarine (CBGV), de l’acide cannabinérolique A (CBNA), de l’acide cannabigérovarinique A (CBNVA) et les éthers de monométhyle respectifs du CBG, du CBGA, du CBGM et du CBGAM.

Une femme dans une couche blanche inspectant les feuilles d'une plante de cannabis

Ce groupe de cannabinoïdes est relativement méconnu; cependant on pense que le CBNA est aussi un précurseur du THC dans certaines conditions. Les voies moléculaires via lesquelles le THC est biosynthétisé sont encore en cours de découverte et les synthèses réussies en laboratoire s’effectuent souvent de manière différente de celles s’effectuant in vivo. Cela explique en partie pourquoi on pensait que le THC était naturellement synthétisé à partir du CBD car jusqu’à récemment, c’était la seule méthode testée pour la synthèse en laboratoire.

Le chémotype à dominante CBG

Dans la nature, on a remarqué la tendance qu’ont certaines populations à tendre vers un chémotype à dominante CBG (phénotype chimique) dans certaines régions, surtout celles situées à une altitude élevée où les variétés de chanvre dominent traditionnellement. Dans les plants de cannabis ‘normaux’ le CBG ne constitue que 10% du profil cannabinoïde alors que dans les plants à dominante CBG, ce chiffre peut atteindre les 94%. Dans de telles populations, il y a souvent un taux de THC relativement faible pouvant descendre jusqu’à 0,001% chez certains spécimens.

On pense qu’un type d’allèle récessif dans le locus d’un seul gène est responsable de ce phénomène. On estime que le locus dont il est question, simplement appelé B, contrôle la synthèse du THC ou du CBD à partir du CBG. Le type à dominante CBG a l’allèle B0, qui encode un acide synthase défectueux, inactivant le processus de synthèse et entraînant un taux de CBG anormalement élevé avec un THC faible en parallèle.

La découverte de ce phénomène a permis une compréhension améliorée des mécanismes génétiques ayant permis aux variétés dans lesquelles un seul cannabinoïde domine de naître. De telles variétés ont potentiellement une grande importance médicinale car elles permettent d’extraire et d’étudier le cannabinoïde dominant plus facilement.

Une feuille de cannabis et une poignée de capsules de pilules brunes

Propriétés médicinales du CBG

Bien que le CBG n’ait pas été beaucoup étudié pour ses propriétés médicales, plusieurs études ont été menées. Une étude de 2009 sur le glaucome chez les chats a conclu que le THC et le CBD réduisent tous les deux la pression intraoculaire et augmentent les écoulements aqueux à travers le maillage complexe des canaux de drainage dans les tissus entourant l’œil.

On a également découvert que le CBG agit comme un antinauséeux et un antiémétique sur les rats, bien que cette recherche n’ait pas été appliquée à des êtres humains. De plus, on a démontré que le CBG a un effet anti-inflammatoire sur la maladie inflammatoire chronique de l’intestin et sur la colite des souris. En plus de cela, il a été prouvé que le CBG réduit la douleur, soulage les symptômes du psoriasis, agit comme un agent antibactérien et ralentit même la prolifération des cellules tumorales.

C’est pour ces raisons que l’importance du CBG dans le domaine de la médecine continue de croître, avec un nombre de plus en plus grand de producteurs de cannabis se concentrant sur des variétés de chanvre contenant des taux élevés de CBG. À mesure que les connaissances s’approfondissent, les mécanismes permettant au cannabis d’exercer ses bienfaits médicaux sur le corps humain deviennent plus complexes et plus détaillés.

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    Dr Sanjai Sinha est membre du corps enseignant du Centre médical Weill Cornell de New York où il reçoit des patients, enseigne aux médecins résidents et aux étudiants en médecine et fait de la recherche en services de santé. Il prend soin d’éduquer ses patients et pratique la médecine fondée sur les preuves. Son grand intérêt pour l’examen médical est nourri de ces passions.
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